Jour 2 : Du refuge Albert 1er vers le refuge du Trient en Suisse (D+: 680m D-: 344m 7km)

Mardi 12/07 5h00 : Réveil difficile. La nuit a été dure. Il fait 30° dans le dortoir, il y a constamment du bruit et de la lumière.  Direction le petit déjeuner. Encore une fois très copieux : 4 quarts, pain d’épices, tartines, café, thé, muesli, céréales, ….. Le programme du jour est :

  • Ascension Tête Blanche
  • Passage col du tour
  • Nuit au refuge du trient en Suisse

5h45 : on retourne dans le dortoir faire notre sac et nous préparer. On prévoit les coupe-vent, pas encore le bonnet et les gants.

6h20: on part du refuge. Le piolet accroché au sac et les crampons à la main. Nous les mettrons après un passage rocailleux. Nous voilà partis vers la Suisse. On commence sur des rochers glissants. Au bout de 10 minutes, on atteint la neige. On décide alors de mettre les crampons et de s’encorder. Pour l’occasion, on créé 2 cordées de 4. On teste nos nœuds en 8 !! Nous voilà parti dans la neige bâtons en main direction un col délimitant la France et la Suisse. La marche encordée est vraiment un expérience reposante surtout quand la visibilité est mauvaise. On voit juste le collègue de devant. Nous sommes tous espacés de plus de plus de 5m, on ne peut donc pas se parler. Le seul bruit que l’on entend c’est la neige sous nos chaussures.

DSC00944

Mise en place des cordées sous l’œil de Bernard

Pierrot et son piolet en fin de cordée juste derrière Jérôme.

Pierrot et son piolet en fin de cordée juste derrière Jérôme.

8h20: Le temps est menaçant. Bernard décide de reporter à demain l’ascension de la tête blanche. Nous arrivons au pied du col du tour.  C’est une pente de neige raide qui se termine par une ascension un peu technique sur rocher. Bernard décide de nous encorder tous sur la même corde. Nous nous retrouvons à 8 sur une corde.

On entame la pente de neige. Le rythme cardiaque s’accélère. L’effort est important, les articulations des jambes travaillent beaucoup. Grâce aux crampons, la progression est régulière. Pas de glissades. Au sommet la neige laisse place à des blocs de rocher qu’il faut escalader. On range les bâtons et piolets pour avoir les mains libres et on se lance chacun notre tour à l’assaut des rochers. Il faut escalader les rochers en faisant attention de ne pas se planter un crampon dans la jambe puis une fois la difficulté passée on tend la corde derrière nous pour assurer la personne après nous. C’est un vrai travail d’équipe.

On comprend ici le fondement de la cordée. Chacun à un rôle, tous les membres doivent être solidaires. Pour atteindre l’objectif, l’effort doit être partagé. C’est une mentalité qui colle complètement à notre façon de penser. Le groupe passe avant l’individu et il n’est nullement question de compétition.

Une cordée à l attaque du col

Une cordée à l attaque du col

8h50: Le col est vaincu  nous a laissé passer !! Nous voici en Suisse. A première vue, ils ont la même neige que nous (blanche et froide), le climat varie légèrement. Le temps s’est un peu dégagé. Nous sommes face à un vaste plateau (plateau du trient) enneigé et désert.

On reprend notre formation en 2 cordées de 4. Et on marche dans le silence. On croise de légères fissures dans la neige que l’on enjambe. Ces fissures, dans certaines conditions, peuvent s’ouvrir et former des crevasses. Il est important de garder l’espace entre les membre de la cordée. De temps en temps on chute, un crampon se prenant dans le pantalon ou dans l’autre chaussure. On essaie de conserver la corde tendue entre nous. Cela implique de marcher tous au même rythme.

De la neige Suisse

De la neige Suisse

9h30: Il se met à pleuvoir. On s’arrête mettre les protections sur nos sacs. Et on continue la marche à un bon rythme. Le but est toujours d’arriver le plus vite possible pour éviter d’être surpris par l’orage.

 

10h30: Arrivée au refuge du Trient après 4h de marche. On enlève les crampons pour les derniers mètres et on traverse des rochers pour se mettre à l’abri dans le refuge. Ce dernier est un beau petit chalet en pierre perché sur des rochers.

DSC00948

Arrivée au refuge

Petite escalade d'arrivée

Petite escalade d’arrivée

Le refuge du truent

Le refuge du trient

10h45 :  On laisse nos affaires dans la salle dédiée. Dans les refuges, on ne doit jamais emmener dans les dortoirs les piolets, les bâtons, les crampons, le casque et les baudriers. On stocke tout cela dans une pièce. Dans notre cas, nous sommes trempés et devons remettre nos vêtements le lendemain. Le refuge met à disposition un séchoir. On peut suspendre nos affaire qui seront séchées par un poil à bois allumé pour l’occasion par le gardien.

Le séchoir

Le séchoir : rayon chaussures

Le séchoir le retour

Le séchoir: rayon sacs

Nous devons passer le reste de la journée dans le refuge. La météo étant trop incertaine pour tenter une sortie. On est dans la pure ambiance de montagne. Chalet intérieur bois, chute de neige, poêle à bois, des potes pour rigoler.. Que rêvez de plus ?  Le seul hic c’est le prix des consommations : 4.5€ le café, 10€ la bouteille d’eau. Ce prix se justifie par 2 choses : la Suisse et la livraison par hélicoptère.

Pour réduire le coût, nous avons emporté notre pique-nique avec nous. Au menu sandwich, barres de céréales.

On occupe l’après-midi comme on peut. Certains jouent à des jeux de sociétés en réinventant les règles, d’autres font des pauses à la Ushain Bolt, d’autres boivent des bières avec Didier. Et oui, on recroise Didier dans l’après-midi!!

DSC00951

Préparation d’un jeu de société. Stephen commence son interprétation personnel des règles.

Ushain Pierrot

Ushain Pierrot

Une petite vidéo d’ambiance :

16h00 : Bernard décide de mettre à profit cet après-midi pour nous apprendre quelques nœuds supplémentaires:

  • Les auto-bloquants : prussique, machard, tresse
  • Le rabouteur : double-marin
  • Les classiques : 8, double 8

L’ambiance est bonne. ça rigole beaucoup. Les premiers nœuds des aspirants alpinistes sont très originaux. On est dans la créativité plutôt que dans le suivi de consignes. Bernard encore une fois a beaucoup de patience et répond à toutes nos questions.

Vers 17h00 : Le temps se dégage. Pierrot sort faire de superbes photos .

What else

What else

DSC00976

Du lourd

DSC00979

Encore plus lourd

 

18h30: Repas. habituelle soupe et des plats chauds. ça fait du bien. A table, on parle  montagne forcément : Annapurna, Herzog et cie.

20h30: On tente un timelapse nuage à travers la vitre. Toute l’audace de la manipulation est illustrée dans la vidéo ci-dessous :

 

21h: Au dodo. Direction le dortoir. Techniquement parlant Romano partage son lit avec une suédoise !! En effet, dans le lit superposé, il dort dans le lit du haut et elle celui du bas. Demain nous devons regagner la France et si le temps le permet faire l’ascension de la tête blanche et enfin rentrer au chalet alpin du tour pour la nuit.

Vue satellite du trajet du jour :

Tracé-2

Tracé satellite

 

Lien Garmin Connect

La suite