Jour 3 : Retour au chalet alpin du Tour et fin entrainement. (D+: 574m D-: 1312m 13,5km)

Mercredi 13/07 5h00 : Petit réveil. On s’habitue au levé 5h. Il a fait très chaud cette nuit. La concentration de personne dans le dortoir se fait cruellement sentir. Nous n’avons pas très bien dormi. Direction le petit déjeuner. On le trouve un peu léger. Heureusement que l’on ne tente pas le mont-blanc aujourd’hui.

6h00 : On a récupéré les affaires dans le séchoir (pas forcément sèches), refait les sacs. On est prêt à décoller. Les 2 cordées de 4 sont reformées. On commence la journée avec un temps dégagé et du soleil. C’est plutôt agréable pour accompagner notre traversée du plateau du Trient. Toujours dans le quasi silence avec pour seul bruit la neige sous nos chaussures. On ne fait aucune pause. C’est plutôt habituel en montagne quand le temps est beau on se dépêche pour éviter le mauvais temps et quand il fait mauvais, il faut se dépêcher avant que cela n’empire !!

De l'ombre

De l’ombre

De la pierre, de la neige

De la pierre, de la neige

Du soleil

Du soleil

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8h00 : Arrivée au Col du Tour. On reprend la formation cordée de 8 et on escalade les rochers en assurant la personne devant nous. L’escalade se passe bien. Pas de blessés dans nos rangs.

Préparation de la cordée de 8

Préparation de la cordée de 8

 

Nous revoilà en France. Le temps est vraiment mauvais. La visibilité est très faible. On repart en cordée de 4 pour tenter l’ascension de la tête blanche sommet de 3421 m.

On commence l’ascension par une pente douce et très enneigée. On voit juste la personne devant nous, le brouillard diminuant fortement la visibilité. Après la neige on tombe sur des rochers franchissables assez aisément sans mettre trop les mains. Un à un nous arrivons au sommet.

9h30: Première ascension du séjour!! On atteint le sommet de tête blanche. On est assis sur un minuscule piton rocheux. Nous sommes tous encordés pour la sécurité. On en profite pour prendre des photos de nous et du paysage. On est plutôt fiers de nous !!

Même pas serrés.

Même pas serrés.

Pierrot parait plus petit en altitude

Pierrot parait plus petit en altitude

Romano s'accroche à ce qu'il peut pour ne pas tomber

Romano s’accroche à ce qu’il peut pour ne pas tomber

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Panoramique dans 1m².

Panoramique dans 1m².

On reste 5-10 minutes au sommet et on redescend d’autres cordées arrivant. En bas, on en profite pour faire une photo de groupe pour marquer l’événement. On reprend finalement la direction du refuge Albert 1er. On y voit rien, il neige tellement et le brouillard et toujours là. 

Team sans Romain

Team sans Romain

Team sans Romano

Team sans Romano

11h00: Arrivée à Albert 1er. On fait juste un arrêt pour se réchauffer. Nous sommes trempés. Enlever les chaussures, les crampons, le baudrier et le casque est un vrai plaisir, même si on garde à l’esprit qu’on devra remettre les chaussures sous peu. On boit un café et on mange un peu de sucre.

11h20 : on se rééquipe et on repart. Pas de cordée ni de crampons cette fois ci. On voyage léger et vite. On est attendu au chalet alpin pour le repas. On commence par une descente dans la neige. C’est technique. Bernard nous fait une démonstration. Il glisse sur la neige. Après plusieurs chutes, on comprend qu’il faut mettre de la vitesse pour descendre dans la poudreuse. C’est vraiment plaisant de descendre vite dans la neige. On a encore appris quelque chose grâce à notre guide préféré (on en a qu’un pour l’instant mais il fait le boulot !!). Après le chemin est un sentier de randonnée très classique. Il pleut toujours mais plus on redescend plus la chaleur revient (c’est pas Djerba non plus!!).

13h00: On prend le télésiège sous la pluie et le vent pour redescendre. Nos billets ne fonctionnent plus. Nous avons tellement pris l’eau que le code barre est illisible. On prend ensuite un télécabine.

13h20 : On arrive au chalet alpin. On est content de poser les sacs. Et de pouvoir se mettre au chaud. On retire les affaires mouillées et on va manger. Un bon repas bien copieux après la demi journée de marche. La cuisine familiale du chalet du Tour est vraiment excellente.

Nous avons l’après-midi pour nous. Bernard rentre chez lui, on ne le reverra que demain à 10H. Pour l’heure les apprentis alpinistes vont prendre une douche. Ce n’est pas de trop pour enlever l’odeur de 3 jours de marche.

Une fois douchés, la team se sépare:  Romano et Pierrot reste au chalet à boire des bières et à regarder les photos. Les autres vont sur Chamonix louer ou acheter du matériel. Guy loue une veste Gore-tex et des batons. Romain achète un baudrier pour son escalade personnelle. L’ascension du Mont-blanc commence demain, il est encore temps de s’équiper.

On en profite aussi pour refaire les sacs. On doit faire plus léger. Bernard ne veut plus de valise Gopro dans le sac!! On allège en sortant les medocs des boites, en enlevant les piles en trop, …. On a vraiment l’impression d’avoir alléger le sac. Les affaires en plus finiront dans la voiture.

19h00 : C’est l’heure de manger. Jérome a ramené 2 bouteilles de bières Chamonix. Elles seront bus pour accompagner la tartiflette au crozet. Le repas est délicieux et riche en calories. Un vrai repas de montagne. On dépense beaucoup de calories avec ce froid. L’ambiance est toujours au beau fixe. On s’interroge toujours sur la météo du sommet. Si la météo est mauvaise cela peut sérieusement compromettre nos chances. La bière aide à ne plus y penser!!

22h30: On va se coucher. Demain on doit être prêt pour l’arrivée de Bernard à 10H. On décide de se lever à 7h30 pour prendre un petit déjeuner copieux et finir les sacs. Encore une grosse journée fatigante. Il faut récupérer car les choses sérieuses commencent demain.

 

Vue satellite du trajet

Vue satellite du trajet

Garmin Connect

 

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Jour 2 : Du refuge Albert 1er vers le refuge du Trient en Suisse (D+: 680m D-: 344m 7km)

Mardi 12/07 5h00 : Réveil difficile. La nuit a été dure. Il fait 30° dans le dortoir, il y a constamment du bruit et de la lumière.  Direction le petit déjeuner. Encore une fois très copieux : 4 quarts, pain d’épices, tartines, café, thé, muesli, céréales, ….. Le programme du jour est :

  • Ascension Tête Blanche
  • Passage col du tour
  • Nuit au refuge du trient en Suisse

5h45 : on retourne dans le dortoir faire notre sac et nous préparer. On prévoit les coupe-vent, pas encore le bonnet et les gants.

6h20: on part du refuge. Le piolet accroché au sac et les crampons à la main. Nous les mettrons après un passage rocailleux. Nous voilà partis vers la Suisse. On commence sur des rochers glissants. Au bout de 10 minutes, on atteint la neige. On décide alors de mettre les crampons et de s’encorder. Pour l’occasion, on créé 2 cordées de 4. On teste nos nœuds en 8 !! Nous voilà parti dans la neige bâtons en main direction un col délimitant la France et la Suisse. La marche encordée est vraiment un expérience reposante surtout quand la visibilité est mauvaise. On voit juste le collègue de devant. Nous sommes tous espacés de plus de plus de 5m, on ne peut donc pas se parler. Le seul bruit que l’on entend c’est la neige sous nos chaussures.

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Mise en place des cordées sous l’œil de Bernard

Pierrot et son piolet en fin de cordée juste derrière Jérôme.

Pierrot et son piolet en fin de cordée juste derrière Jérôme.

8h20: Le temps est menaçant. Bernard décide de reporter à demain l’ascension de la tête blanche. Nous arrivons au pied du col du tour.  C’est une pente de neige raide qui se termine par une ascension un peu technique sur rocher. Bernard décide de nous encorder tous sur la même corde. Nous nous retrouvons à 8 sur une corde.

On entame la pente de neige. Le rythme cardiaque s’accélère. L’effort est important, les articulations des jambes travaillent beaucoup. Grâce aux crampons, la progression est régulière. Pas de glissades. Au sommet la neige laisse place à des blocs de rocher qu’il faut escalader. On range les bâtons et piolets pour avoir les mains libres et on se lance chacun notre tour à l’assaut des rochers. Il faut escalader les rochers en faisant attention de ne pas se planter un crampon dans la jambe puis une fois la difficulté passée on tend la corde derrière nous pour assurer la personne après nous. C’est un vrai travail d’équipe.

On comprend ici le fondement de la cordée. Chacun à un rôle, tous les membres doivent être solidaires. Pour atteindre l’objectif, l’effort doit être partagé. C’est une mentalité qui colle complètement à notre façon de penser. Le groupe passe avant l’individu et il n’est nullement question de compétition.

Une cordée à l attaque du col

Une cordée à l attaque du col

8h50: Le col est vaincu  nous a laissé passer !! Nous voici en Suisse. A première vue, ils ont la même neige que nous (blanche et froide), le climat varie légèrement. Le temps s’est un peu dégagé. Nous sommes face à un vaste plateau (plateau du trient) enneigé et désert.

On reprend notre formation en 2 cordées de 4. Et on marche dans le silence. On croise de légères fissures dans la neige que l’on enjambe. Ces fissures, dans certaines conditions, peuvent s’ouvrir et former des crevasses. Il est important de garder l’espace entre les membre de la cordée. De temps en temps on chute, un crampon se prenant dans le pantalon ou dans l’autre chaussure. On essaie de conserver la corde tendue entre nous. Cela implique de marcher tous au même rythme.

De la neige Suisse

De la neige Suisse

9h30: Il se met à pleuvoir. On s’arrête mettre les protections sur nos sacs. Et on continue la marche à un bon rythme. Le but est toujours d’arriver le plus vite possible pour éviter d’être surpris par l’orage.

 

10h30: Arrivée au refuge du Trient après 4h de marche. On enlève les crampons pour les derniers mètres et on traverse des rochers pour se mettre à l’abri dans le refuge. Ce dernier est un beau petit chalet en pierre perché sur des rochers.

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Arrivée au refuge

Petite escalade d'arrivée

Petite escalade d’arrivée

Le refuge du truent

Le refuge du trient

10h45 :  On laisse nos affaires dans la salle dédiée. Dans les refuges, on ne doit jamais emmener dans les dortoirs les piolets, les bâtons, les crampons, le casque et les baudriers. On stocke tout cela dans une pièce. Dans notre cas, nous sommes trempés et devons remettre nos vêtements le lendemain. Le refuge met à disposition un séchoir. On peut suspendre nos affaire qui seront séchées par un poil à bois allumé pour l’occasion par le gardien.

Le séchoir

Le séchoir : rayon chaussures

Le séchoir le retour

Le séchoir: rayon sacs

Nous devons passer le reste de la journée dans le refuge. La météo étant trop incertaine pour tenter une sortie. On est dans la pure ambiance de montagne. Chalet intérieur bois, chute de neige, poêle à bois, des potes pour rigoler.. Que rêvez de plus ?  Le seul hic c’est le prix des consommations : 4.5€ le café, 10€ la bouteille d’eau. Ce prix se justifie par 2 choses : la Suisse et la livraison par hélicoptère.

Pour réduire le coût, nous avons emporté notre pique-nique avec nous. Au menu sandwich, barres de céréales.

On occupe l’après-midi comme on peut. Certains jouent à des jeux de sociétés en réinventant les règles, d’autres font des pauses à la Ushain Bolt, d’autres boivent des bières avec Didier. Et oui, on recroise Didier dans l’après-midi!!

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Préparation d’un jeu de société. Stephen commence son interprétation personnel des règles.

Ushain Pierrot

Ushain Pierrot

Une petite vidéo d’ambiance :

16h00 : Bernard décide de mettre à profit cet après-midi pour nous apprendre quelques nœuds supplémentaires:

  • Les auto-bloquants : prussique, machard, tresse
  • Le rabouteur : double-marin
  • Les classiques : 8, double 8

L’ambiance est bonne. ça rigole beaucoup. Les premiers nœuds des aspirants alpinistes sont très originaux. On est dans la créativité plutôt que dans le suivi de consignes. Bernard encore une fois a beaucoup de patience et répond à toutes nos questions.

Vers 17h00 : Le temps se dégage. Pierrot sort faire de superbes photos .

What else

What else

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Du lourd

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Encore plus lourd

 

18h30: Repas. habituelle soupe et des plats chauds. ça fait du bien. A table, on parle  montagne forcément : Annapurna, Herzog et cie.

20h30: On tente un timelapse nuage à travers la vitre. Toute l’audace de la manipulation est illustrée dans la vidéo ci-dessous :

 

21h: Au dodo. Direction le dortoir. Techniquement parlant Romano partage son lit avec une suédoise !! En effet, dans le lit superposé, il dort dans le lit du haut et elle celui du bas. Demain nous devons regagner la France et si le temps le permet faire l’ascension de la tête blanche et enfin rentrer au chalet alpin du tour pour la nuit.

Vue satellite du trajet du jour :

Tracé-2

Tracé satellite

 

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Jour 1: Découverte des protagonistes, du matos, de la neige en Juillet (D+: 500m D-: 60m)

Lundi 11/07 7h30 : Levé difficile. Il faut encaisser la défaite footballistique de la veille. Rien de tel qu’un petit déjeuner copieux pour se remettre d’aplomb. Au menu, muesli, thé, café, céréales, pain, …. Tout est bio ou produit localement. Chapeau le chalet du tour pour la qualité du repas.

Le dortoir

Le dortoir

9h00: on est tout seul dans le chalet. Tous les randonneurs sont partis en excursion. On prend nos douches, on fait les sacs et zou direction Chamonix en voiture. On a RDV à 11h à un magasin de location de matériel à Chamonix.

9h30: Arrivée à Chamonix. On visite le centre-ville. Jamais vu autant de boutique de vêtements de sport de nos vies. En passant devant une boutique Millet, Pierrot et Romano ont le même flashback. Le pantalon rouge en vitrine leur fait penser à Didier un de leur compagnon de Kilimandjaro (Véridique, pour la suite c’est important!!) .  La vue de la montagne autour est magnifique. La ville fait beaucoup penser à Deauville avec toutes ces boutiques.

10h30 : La charmante Sandra de StageExpé (repésentant local d’Atalante) nous accueille à la boutique pro shop.Nous sommes en retard. Notre PDF n’indiquait pas la bonne heure de RDV. Elle nous présente Bernard  notre guide. Un vrai montagnard de 64 ans!!  Comme nous sommes en retard, on passe tout de suite à la location de l’équipement nécessaire à notre périple :

  • Chaussures d’alpinisme : étanches (sur le papier),  semelle très raide pour permettre de cramponner.
  • Piolet : Pour se hisser ou se servir de canne dans la neige. Il fait la même taille pour tout le monde.
  • Casque : pour les chutes de pierres (et de Pierrot aussi)
  • Crampons : 10 à 12 crampons semi automatiques pour marcher sur la neige et la glace
  • Baudrier : pour s’encorder. Indispensable mais pas très glamour !!

12h00 : Direction le chalet du club alpin du tour (où nous avons passé la nuit)

On découvre l’équipe constituée de 7 apprentis Rébuffat (étalage de science !!) et d’un guide :

  • Stephen et Thibault : les 2 jeunots de 28 ans.  Potes dans la vie, l’un vie à Londres et l’autre à Paris.
  • Romain (rien à voir avec Romano) : Médecin parisien d’une trentaine d’année. Il sera utile si il faut amputer pendant l’expédition.
  • Jérôme : le suréquipé sportif.
  • Guy : L’ancien du groupe. Lillois et retraité. Il sera la sagesse de ce groupe !!
  • Pierrot et Romano : des touristes
  • Bernard : notre guide de 64 ans

L’équipe est souriante et sportive. Tout le monde est entraîné et en forme. Personne n’a pris cette ascension à la légère.

12h20 : Repas. On mange des sandwichs et on en apprend un peu plus sur Bernard notre guide. il est le fondateur de l’agence StageExpé à Chamonix. Agence qu’il a revendue il y a quelques années mais pour laquelle il travaille encore quand il trouve un intérêt dans le sejour.   Le moins que l’on puisse dire c’est que son CV est impressionnant :

  • Plusieurs ascensions de l’Everest
  • A réaliser l’ascension des 7 summits
  • 2 traversées du Groenland en autonomie
  • ….
Des Ray-ban ayant le privilège d'être portées par Bernard.

Des Ray-ban ayant le privilège d’être portées par Bernard.

Plus de détails sur ce personnage étonnant sont disponibles ici  : http://www.stagexpe.com/histoire

C’est un vrai honneur pour nous de côtoyer quelqu’un de ce niveau. Avec un tel palmarès, il pourrait travailler avec des élites, au lieu de cela il préfère transmettre  sa connaissance de la montagne et son expérience. Chapeau le gars !!!

Bernard nous explique le planning de la journée. La première chose que l’on apprend c’est que le planning dépend complètement des conditions météos. Nous sommes au village du Tour à 1450m, nous devons dormir au refuge Albert 1er à 2700m. Pour cela, nous emprunterons des remontées mécaniques jusqu’à 2100m puis nous terminerons à pied. Une fois sur place, après une courte pause, on fera un peu d’école de glace pour apprendre les rudiments de l’alpinisme.

Avant de partir, nous ajoutons dans nos sacs les derniers éléments loués ce matin. L’expédition peut commencer.

2 sacs trop gros

2 sacs trop gros. Un piolet accroché sur le sac c’est super stylé quand même. Note à nous même:  acheter un piolet pour l’accrocher sur nos sacs du quotidien

13h00 : On prend le télécabine puis le télésiège du Col de Balme. En moins de 20 minutes, nous sommes à 2100m. L’occasion de faire une photo de groupe :

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L’équipe au complet. De gauche à droite : Thibault, Romain, Pierrot devant, Stephen, Jérôme, Romano, Bernard devant, Guy.

13h18: c’est parti pour la marche. Le rythme est bon. On est loin du Polé Polé africain. Bernard impose le rythme. Il veut éviter les orages.Au début nous sommes dans un paysage de montagne d’été. Prairies vertes, un peu de neige sur les sommets, 25°.  Après une heure de marche, nous avons les pieds dans la neige. Il fait beaucoup plus froid. L’évolution est plus compliquée, les chaussures d’Alpinisme n’ayant pas une adhérence extraordinaire sur neige. On termine par une pente ultra raide dans la neige histoire de faire un peu de cardio. Au bout d’1h40 de marche, nous voici arrivés à Albert 1er. Charmant petit refuge.

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Bernard dans son domaine de jeu

Une montagne ayant le privilège d’être observée par Bernard.

Un mec en t-shirt dans la neige

Un mec en t-shirt vert fluo dans la neige. Mais c’est Pierrot !! Le piolet c’est classe.

Le refuge

Le refuge Albert 1er

16h00 : Après un petit café dans la salle commune, on s’équipe baudrier, casque, chaussures. On part s’entraîner à cramponner et à s’encorder.

La première étape est d’apprendre à installer les crampons sous les chaussures. La première fois on met 10 minutes, les fois suivantes 1 minute suffit.

Une fois les crampons chaussés, on part marcher sur la neige. Plutôt facile comme exercice. Vient ensuite la marche sur rocher. Beaucoup plus compliquée. Romano fait une bonne chute. La zone indéchirable du genou de son pantalon est déchirée, son genou se révèle quant à lui complètement déchirable. Quelques petites blessures aux jambes et aux mains mais rien de grave fort heureusement.

On apprend également à marcher sur glace. Dans la théorie, ce n’est pas compliqué, il faut toujours un maximum de pointes dans le sol. Dans la pratique, on a souvent peur de glisser et on finit par se crisper. Là où Bernard tel un petit cabri espagnol enjambe les rochers, les aspirants alpinistes eux semblent avoir du plomb dans les chaussures.

Enfin on apprend à s’encorder. Le fameux nœud en 8. Au début les nœuds ne ressemblent à aucun chiffre connu à ce jour (à la rigueur des chiffres romain) mais au fur et à mesure des essais, on prend le coup de main. L’encordement a pour but de pouvoir sortir une personne d’une crevasse suite à la chute d’un pont de neige. Pour l’ascension finale, nous créerons des cordées de 3 personnes et les guides feront les nœuds. Ce sera plus sûr pour tout le monde!!

 

Pierrot prêt pour l'entrainement

Pierrot prêt à en découdre. Le baudrier lui va comme un gant.

Voici une série de courtes vidéos illustrant, la montée en compétences des touristes en terme d’ascension alpinistique en milieu neigeux sous la baguette d’un Bernard chatoyant (un poil pompeux cette phrase ? ).

17h30 : On rentre au refuge pour se changer. Et là une chose extraordinaire se passe : Pierrot rencontre Didier un de nos compagnons de Kili.  On parlait de lui (surtout de son pantalon rouge) le matin même!! Celui-ci tente l’ascension du Mont-Blanc en même temps que nous. Cela fait vraiment plaisir de le revoir. La probabilité de le rencontrer dans un refuge au milieu des Alpes est juste infime.

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Avec Didier au Kili

Avec notre Didier

Avec notre Didier dans les Alpes

18h00: On boit des bières avec Didier forcément !!! On se remémore le Kilimandjaro.

19h00 : Repas à la bonne franquette. Dans les refuges, cela commence toujours par une soupe. Les plats chauds sont copieux et nous apportent le carburant pour tenir. On papote avec les membres du groupe. L’humeur est bonne. Une seule inquiétude qui ne nous quittera jamais durant le séjour, quelle est la météo au sommet du Mont-Blanc? Seulement 50% des tentatives atteignent le sommet, les autres étant principalement avortées à cause des conditions météos.

Un refuge neuf et chaleureux

Un refuge neuf et chaleureux

21h30: La journée fut longue et riche. On a l’impression d’avoir vécu 2 jours en 1. On est fatigué. Nous allons nous coucher dans le dortoir. Cette première journée augure du très bon pour la suite. Demain levé à 5h !!! Nous devons aller en Suisse ( si le FISC lit ce blog, on ne transportera pas d’argent. ) au refuge du Trient. La météo semble compliquée.

Lien garmin connect du jour : https://connect.garmin.com/modern/activity/1254181637?share_unique_id=1

La suite

 

Jour 0 : Départ sur les chapeaux de roues (de 16 pouces de l’Abarth)

Nous avons rendez-vous le lundi 11 juillet à 10h à Chamonix. Il faut 5h30 (même en Abarth) pour s’y rendre. Un rapide calcul met clairement en évidence un risque de manque de sommeil pour commencer cette aventure. La décision est donc prise de partir le dimanche 10 juillet et de passer une nuit dans la vallée.

Dimanche 10 juillet, le duo est parfaitement organisé. La rigueur est de mise pour ce départ.

1ere étape : faire un sac le plus léger possible

Avec tout le matériel acheté pour le Kilimandjaro, on est trés bien équipé pour notre ascension. Ce coup-ci nous ne pourrons pas compter sur des porteurs. Nous devrons porter tout le nécessaire sur nos épaules (d’athlètes cambodgiens). La consigne est donc de faire un sac le plus léger possible sans oublier l’essentiel.

Résultat : KO

Les sacs font plus de 10kg. On fera mieux la prochaine fois.

Un tétris en perspective

Un tétris en perspective

Le tétris terminé.

Le tétris terminé.

2ème étape : Partir à l’heure

Romano doit passer chercher Pierrot à Charenton à 10h. Le trajet Villejuif-Charenton prenant 15 minutes à cette heure, un rapide calcul nous donne une certaine heure de départ que nous ne calculerons pas car elle ne sera de toute façon pas respectée.

Résultat: KO. On fera mieux la prochaine fois.

 

Une organisation militaire.

Une organisation militaire.

Romano récupère Pierrot à (presque) 10h. On transforme l’Abarth en voiture d’alpinistes et on est parti. Direction …… une station service dans 300km (ça finit toujours comme ça avec cette voiture).

Soit la voiture est toute petite soit les sacs sont gros.

Soit la voiture est toute petite soient les sacs sont gros.

3ème étape : Conduite écologique

La route se passe bien. Il fait beau, pas de bouchons à l’horizon. Le trajet est ponctué par des arrêts pour faire le plein et pour alterner les conducteurs pilotes!! On prend des photos de polo et de laguna break. Bref un voyage classique.

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Une pause bucolique

Un pilote appliqué

Un pilote appliqué

Arrivée à Chamonix à 16h, nous sommes un peu déçu. Le centre-ville n’a aucun charme. Tout ce qu’on peut voir, ce sont des parkings. Heureusement les villages aux alentours sont quant à eux magnifiques et nous rappellent le cliché (que l’on aime tant) du village de montagnes avec ses pâturages et ses chalets.

4ème étape : Se désaltérer : Mention trés bien !!

Arrivée au chalet alpin du Tour à 10km de Chamonix. On repère nos lits. On partagera la chambre avec 3 allemands. On peut maintenant aller se désaltérer. Il est important de rester hydrater par ce temps.

Chalet alpin du tour

Chalet alpin du tour

#chasseursdebières

#chasseursdebières

 

5ème étape : Repérer la topologie

C’est l’heure de se dégourdir les jambes en faisant un tour de la station de ski transformée en chemins de rando et parcours de VTT l’été. C’est bizarre. On respire très bien. On avait oublié ce qu’était un air sain sans la pollution parisienne.

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19h00 : Repas. On mange très bien dans une ambiance à la bonne franquette. On se sert, on sert les autres,débarrasse la table, ..On fait connaissance avec les randonneurs autour de la table. La moyenne d’âge du randonneur est plutôt élevé. Nous sommes parmi les plus jeunes.

6 ème étape : Se reposer : KO

20h00 : Romano et Pierrot vont se coucher …. après avoir passer la soirée au pub anglais à Argentières pour regarder la finale de l’euro et boire quelques bières. Encore une fois, le thème sac léger prend tout son sens quand Pierrot sort 2 maillots de l’équipe de France.

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Une bière d'alpiniste

Une bière d’alpiniste

23h50 : On va vraiment se coucher. Levé de demain prévu à 7h30 pour prendre un bon petit déjeuner.

La suite

Le Mont-Blanc : 2 touristes parmi les alpinistes

 

Previously du prochain épisode à venir (#Jilou)(cette phrase ne veut rien dire).

Au dernier épisode Pierrot et Romano (et Marguerite) avaient voulu voir de la neige en Février, ils étaient donc tout naturellement partis en Afrique (pour réaliser avec succès l’ascension du Kilimandjaro).

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2 touristes, un panneau pas droit

 

Cette ascension de plus de 5800m a été une vraie révélation pour nous. Dépenser autant d’efforts et d’énergie se justifie largement pour atteindre un lieu que peu de gens seront amenés à fouler : le sommet de la plus haute montagne d’Afrique et ainsi accéder à un lieu inhospitalier (-15° ).  Cette inhospitalité permet de préserver la nature du lieu et de nous offrir un point de vue extraordinaire .

D’un point de vue technique, la difficulté du Kilimandjaro réside dans son altitude. L’ascension se réalise en mode trek. Seul le dernier jour est éprouvant. On doit faire face au froid et au manque d’oxygène (et au MAM de Pierrot). Nous avons pendant cette dernière étape, dépassé nos limites physiques pour vaincre le manque de sommeil et le manque d’oxygène. On ne pouvait pas rester sur cette réussite !! On doit encore pouvoir repousser nos limites .

Que faire aprés cette aventure épique ? Comment retrouver un objectif nous permettant à la fois de dépasser une fois de plus nos limites, accéder à un lieu protégé et hors du commun, rencontrer de nouvelles personnes, …  ?

Le choix s’est imposé naturellement. Notre impatience à repartir en découdre nous a fait regarder vers l’Europe. Cela permettra de maîtriser le budget et partir sur un court séjour. Que faire en Europe pour réunir tous les points précédemment cités ? Une ascension bien évidemment !! Les 2 montagnes les plus hautes et les plus connus sont l’Elbrouz (5600m) et notre Mont-Blanc national (4810m). Le choix est simple : ce sont des montagnes nécessitant des connaissances en alpinisme que nous n’avons pas. Il va donc falloir les acquérir avec des guides locaux. Notre maîtrise de la langue de Poutine (pas le plat canadien!!) se résumant à da et à des marques de vodka, ce sera donc le Mont-Blanc. Bien qu’il ne fasse pas partie du challenge des 7 summits, il est un sommet capricieux soumis au vent et reste l’endroit le plus froid de France !!

Le programme

Le programme

Une fois l’objectif définis, il nous reste à choisir la date et les intervenants. Pour la date, l’ascension est réalisable de Juin à Septembre. Pour les intervenants, on décide de repartir avec Atalante en réservant via l’agence Belge (#AucuneRaison) de notre bro du Kilimandjaro Quentin.

Plusieurs formules sont disponibles :

  • En 1 jour : pour mecs pressés
  • En 2 ou 3 jours : pour alpinistes débutants
  • En 3 jours + 3 jours de formation en Alpinisme : pour touristes
  • En 6 heures : Kilian Jornet (offre rencontrant le moins de succès!)

On va pas se le cacher, la troisième formule ne sera pas de trop. On part de loin. Les seuls nœuds de cordes que l’on sait faire ce sont ceux de nos chaussures. Quelques cours seront les bienvenus pour maîtriser les nœuds, la marche en crampon, l’usage du piolet, la consommation de génépi (à non on sait faire ça !!), …

http://www.atalante.fr/sejour/l-ascension-du-mont-blanc/fasc-ata

Direction Chamonix du 11/07 au 17/07 pour tenter l’ascension. Le programme sera le suivant:

  • 3 jours de formation/acclimatation
  • 1 jour : montée au refuge de tête rousse + acclimatation
  • 1 jour : montée au réfuge du goûter + acclimatation
  • 1 jour : levés 2h du matin (wtf !!) pour ascension finale et redescente dans la vallée

On est reparti pour une préparation physique de 30km de running par semaine, des trails avec les potes pour l’entrainement en côtes (dédicace au chevalierblanc, à Seb et Audrey !!), ….

La team affutée

La team affutée

Une fois de plus les loosers reprennent leur plus belle plume   plus beau clavier pour vous faire partager leur vie d’alpiniste de touristes !!

La suite

The end (has no end dixit the Strokes)

Le but de ce carnet de voyage n’est pas de se vanter ou créer de la jalousie mais c’est surtout:  partager cette superbe expérience qui on l’espère inspirera des gens
, et d’autre part poser à l’écrit nos souvenirs avant qu’ils ne disparaissent. Ce voyage on l’a rêvé, imaginé, réservé, préparé, enduré, raconté, on ne veut pas l’oublier !!

 

Romano :

Il est bon ton café Gringo !!

Il est bon ton café Gringo !!

Pour ma part, ce voyage est ma première rencontre avec le trek intensif. C’est une vrai révélation. S’éloigner de la civilisation, oublier son téléphone, internet, …, juste se concentrer sur ce que l’on va faire demain.
Tout simplement vivre au jour le jour. Même si pour vivre ce luxe, il faut dormir en tente pour cela, je resigne directe. Avec mon Pierrot, on a d’ailleurs déjà les prochaines destinations treks en tête.
C’est aussi ma première rencontre avec l’Afrique. Un pays magnifique, les tanzaniens ont été adorables avec nous. Comme le disait le général babou, une parenthèse est ouverte avec la Tanzanie mais elle n’est pas refermée. J’espère pouvoir revenir un jour avec mes enfants (si je survis à mes voyages et que j’en ai!!) pour parcourir ce pays au travers d’un safari.

Pierrot :

Elle est fraîche ton eau Gringo !!

Elle est fraîche ton eau Gringo !!

Amigo Romano, tu as très bien résumé le ressenti que ce voyage nous aura procuré.

Ce trip sous forme de trek est également une réelle découverte. Pas d’autre choix que de se recentrer sur l’essentiel qu’il s’agisse de l’effort, de ce dont on a besoin sur l’instant comme sur ce que l’on ressent. Au-delà du défi personnel que cette ascension représentait pour chacun, le dépassement de soi et surtout la solidarité nous auront permis de faire la différence. Big up à cette fine équipe…aussi bien les trekkeurs que les porteurs, guides et cuisiniers dont la bravoure de ces derniers n’est plus à prouver car sans eux nous n’étions rien face au Kili.

Une dernière chose à ceux qui auront lu cette aventure…

N’hésitez pas à sortir de votre zone de confort, c’est à partir de cet instant que vous vivrez les meilleurs moments.

Romain, nul doute que l’on va continuer. On peut y laisser notre peau, pas de soucis car je crains que l’on en veuille toujours plus!!!

 

Remerciements

Mention spéciale à Nestory, Edou et Simon. Toujours le sourire et l’énergie pour nous motiver.  Merci au cuistot et Goodluck pour nous avoir fournit
de l’énergie pour les longues journées de marches.
Enormissime merci aux porteurs. Sans leur aide, une ascension comme celle-ci serait impossible. Toujours le sourire malgré la charge! Leur comportement nous donne à réfléchir.
Toute cette équipe attentionnée nous a permis d’atteindre des sommets !!
Merci à Atalante et à son partenaire local Nature Discovery d’offrir des conditions de travail et des équipements décents à leur personnel et leurs clients .
Merci à toute la team de touriste. Les anciens ont assuré (vous pouvez être fier de vous!!) et les jeunes ne se sont pas laissés faire. L’ambiance sur le séjour était géniale alors que sur le papier les caractères de chacun n’étaient pas forcément compatibles.

Pour plus de photos sur le séjour :

https://romano1508.myqnapcloud.com:8081/photo/gallery/#thumbnail/qxAPdD

La vidéo finale se trouve ici :

Tanzanie – Kili 2016 from Pierre on Vimeo.

 

Si on a le courage, on fera une petit article sur cette perle de l’océan indien qu’est Zanzibar.

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Day 8 : De Mweka Camp à Mweka Gate 1800 D-:1400 10KM

21/02 7h00: On est réveillé par GoodLuck qui secoue la tente. Apparemment il essaie de nous réveiller depuis 5 minutes. Il nous apporte notre café au lit. On se lave, on prend un dernier petit déjeuner.

7h30: C’est le moment de la « cérémonie ». Tous les membres du staff sont réunis : 24 porteurs, 3 guides (Edou, Nestory, Simon), le cuisinier et le serveur(GoodLuck).

Nestory fait un discours au nom de l’équipe tanzanienne. Il nous explique que notre venue a permis de donner un travail à tous ces gens. Tous les porteurs sont contents et souriants. Cette explication et ce face à face sont vraiment importants pour nous. Pour nous, le fait d’avoir des porteurs est moralement dérangeant à première vue. Pour que l’on puisse se divertir, certains doivent porter des charges lourdes et s’abîmer la santé.  La vision des tanzaniens est différente. On leur a offert un emploi et ils nous invitent d’ailleurs à revenir quand on veut. Certains diront que cela nous permet juste de nous déculpabiliser, mais nous croyons vraiment en leur discours.

De notre côté, Jean-Michel notre retraité carré s’est proposé la veille de faire un discours. Il fait donc un discours en français traduit en swahili par Nestory.  Ses mots simples et sincères sont en phase avec notre pensée à tous. Il remercie tous les tanzaniens en leur expliquant que lorsque nous repenserons à l’ascension, nos pensées iront toujours vers eux.  Il leur explique que sans leur aide nous n’aurions pas pu vivre cette expérience. Bref un beau discours chargé en émotions.

nos padawans

nos padawans

Cérémonie time

Cérémonie time

La cérémonie est ponctuée de chants Swahili interprétés par nos tanzaniens préférés. Ils chantent le fameux et entétant titre « Jambo Bwana » :

On en profite pour donner l’accolade à tout le monde pour les remercier. On donne aussi un peu de matériel.

On conclut par une photo de groupe.

La team au grand complet

La team au grand complet

8h00: Un mars et ça repart. Dernière descente. On va Polé Polé. On discute une dernière fois ensemble. On savoure ce moment. On est propre, frais, souriant et on a fait le kili. Si les femmes ne se jettent pas sur nous à l’arrivée, on comprend pas!!

Des touristes

Des touristes devant un gros arbre

 

11h00: Arrivée à Mweka Gate. Retour à la civilisation : au lieu de femmes, on est accueilli par des singes, des voitures, ….

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The end has no end

Un parking

Un parking

Un mec est venu au kili en rouleau compresseur

Un mec est venu au kili en rouleau compresseur et l’a garé en épi. Solide !!

Des fesses de singes

Des fesses de singes

Dernier enregistrement chez les rangers devant la Mweka Gate.

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Avant de quitter le parc national, on a le droit à un dernier repas : de la pizza. Didier et Romano envoie donc GoodLuck acheter des bières pour l’occasion. Finir par une pizza bière avec nos compagnons de fortune nous parait indispensable.

On l'a pas volé

On l’a pas volé

Des touristes souriants

Des touristes souriants

Après le repas, une cérémonie de remise de diplômes est organisée. Edou et Nestory nous remettent à tous un diplôme attestant de notre ascension. C’est un petit papier qui a une valeur immense à nos yeux. On peut tout nous voler dans nos bagages mais pas notre diplôme qui trônera certainement encadré dans nos appartements.

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Gérard

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Romano

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Didier

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Quentin

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Philippe

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Jean-Michel

Pierrot

Pierrot

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La cérémonie terminée, nous disons au revoir à Edou et Simon et nous partons en bus avec Nestory pour déposer ceux qui partent en avion dans un lodge prés de l’aéroport. C’est avec tristesse que nous laissons nos camarades de jeu Jean-Mi, Didier, Gérard et Philippe et reprenons la route pour Arusha.

Pierrot, Quentin et Romano passeront la soirée dans un autre lodge avec Olivier un collègue Atalante à se reposer : piscine, bières, discussion avec une norvégienne.

La suite du séjour est moins sportive : Safari pour Quentin, décollage pour Zanzibar pour Pierrot et Romano. Les 3 compères seront de toute façon amenés à se revoir dans le vol du retour.

Lien garmin: https://connect.garmin.com/modern/activity/1063860196

La fin (suitte)

Day 7 (2) : De Barafu Camp à Mweka Camp 3100m D-:1500 7.5KM

20/02 13h05:  Nous voilà parti pour redescendre à Mweka Camp 3100m. Nous avons 1500m de dénivelé à abattre en moins de 4h.  Il fait beau, il fait chaud, on est fatigué.

La descente s’effectue tranquillement. On fait beaucoup de pauses. ça discute beaucoup. Pierrot a retrouvé l’équilibre. On en termine avec les 4000m puis les 3500m. L’oxygène n’est plus réduit que de 30%. On est fatigué.

Le paysage redevient de la lande de bruyères. Adieu le désert. Ce soir nous dormirons à l’orée de la forêt tropicale. On est fatigué.

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16h00: Arrivée à Mweka Camp. Passage à l’enregistrement chez les rangers. Le camp est déjà monté. On retrouve notre petite tente jaune à l’ombre des arbres de la forêt. On est fatigué.

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On s’est pas trompé d’adresse

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je veux la même dans mon appartement

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Un de nos porteurs du sommet

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La salle de bain

Fin de journée classique jusqu’au repas. Lavage, goûter et repos. On est fatigué.

18h30 : Repas très bon encore une fois. A la fin du repas, tout le groupe se réunit pour gérer l’épineuse question des pourboires qui est une véritable tradition en Tanzanie. Il y a des barèmes selon le rôle de chacun sur le camp. Quentin est désigné volontaire pour défricher le sujet. Tout le monde se met d’accord sur les montants. Pierrot et Romano aident Quentin à faire les calculs et à répartir l’argent dans les enveloppes.Grosso modo, chacun des participants donnera 160$ à répartir sur les 26 porteurs, les 3 guides, le cuisinier et le serveur. Enveloppes que nous remettrons demain matin lors de la « cérémonie ».

Après tout ça, dodo bien mérité. Cette journée nous à prouvé que le corps humain est capable de beaucoup. Et les 3 membres de l’équipe de plus de 60 ont gagné toute notre admiration. Serons-nous capable d’en faire autant à leur âge ? On aime à y penser en tout cas.

Demain la dernière descente nous attend vers la Mweka Gate 1800m, avant que le groupe ne se sépare et que nous mettions fin à cette aventure.

Lien vers Garmin Connect : https://connect.garmin.com/modern/activity/1058309795

Jour suivant : Day 8

Day 7 (1) : De Barafu Camp à Uhuru Peak 5895m puis redescente à Barafu D+:1226 D-:1228 13KM

20/02 00h02 : Direction Stella Point 5685m via une pente moyenne et des lacets puis Uhuru Peak 5895m (pic de la liberté) via une pente très douce. On doit atteindre Stella Point vers 6h30 puis le sommet vers 7h30. Après cela on doit redescendre à Barafu Camp, faire une sieste de 2h puis redescendre à Mwenka Camp à 3100m. Le programme est plus que chargé et rien que d’y penser, on est démoralisé.

Concentrons-nous sur le sommet: l’objectif du séjour, la cause des kms de running parcourus, des dizaines d’achats de matériels, des randonnées improvisées ,  bref notre arlésienne.

On part donc de nuit. Nous sommes 12 pour l’occasion : 7 touristes fatigués, 3 guides souriants et 2 courageux porteurs chargés de transporter le caisson hyperbar, l’oxygène au sommet. Les autres porteurs, le cuisinier et le serveur restent à Barafu à se reposer un peu. Ils l’ont bien mérité.

Edou est chargé d’ouvrir la route et d’imprimer le pas Polé Polé. Nestory et Simon ferme la marche à l’affût de nos comportements pour distinguer un éventuel MAM. On remonte tout le camp pour commencer l’ascension. Au loin, on distingue une espèce de ver luisant tortueux formé des lampes frontales des candidats au sommet . Cela fait beaucoup de monde. Des dizaines et des dizaines de gens se sont donnés rendez-vous le 20/02/2016 pour tenter l’ascension.

Allez hop c’est parti, on commence à enchaîner les lacets sur les rochers. Le chemin est étroit et la visibilité mauvaise. La pente quant à elle est régulière et plutôt agréable. Il est quasiment impossible de doubler lorsqu’on est un groupe.

On avance lentement, on double certains groupes lorsqu’ils font une pause, puis ils nous redoublent lorsque nous faisons un break. On arrive vite à faire de l’accordéon dans les bouchons. C’est vraiment pénible. Nous n’avons plus de notions du temps.

Côté température, au fur et à mesure de la montée on ajoute des couches : on sort les gants de montagnes, on ferme les blousons. Il y a du vent, de la neige de temps en temps. L’eau dans les Camel Backs est gelée. La température est négative mais nous ne savons pas de combien. On se sent plus beaucoup nos doigts. D’ailleurs personne n’ose enlever un gant pour prendre une photo. C’est pour cela qu’il n’y a pas de clichés depuis le début de ce topic !!

Côté santé de l’équipe, les pauses à répétition sont salvatrices pour certains alors que pour d’autres c’est un calvaire. La fatigue et le froid rendent certains impatients alors que d’autres profitent des arrêts pour récupérer leur souffle en s’appuyant sur leur bâtons. 2 membres de l’équipe (Pierrot et Philippe) sont atteints de quelques pertes d’équilibre. Ceux-là même qui avaient plutôt dans la journée une saturation en oxygène  un peu faible. Ce sont aussi 2 personnes qui n’ont pas pris de Diamox.

Nestory rattrape Pierrot, qui semble ivre, à plusieurs occasions. A mi-parcours, il décide d’ailleurs de prendre son sac. On essaie d’être vigilant avec la personne devant nous pour veiller à ce que personne ne tombe. Le moral n’est pas au top. La montée bien que techniquement facile nous met à rude épreuve. On comprend le début expression de Nestory : La montée c’est pas facile.

Les guides voyant que les bouchons à répétition usent le moral des troupes, décident de faire une pause Thé chaud. Du thé chaud par ce froid, ça vaut toutes les bières fraiches du monde par temps chaud (et pim métaphore !!). Encore une fois nos amis tanzaniens nous surprennent par leur attention.

Allez hop, il faut repartir. Pour certains, il est dur de se relever. Pour la suite du trajet, Romano suivra Pierrot pour le surveiller car ce n’est pas la première fois qui le voit titubant (Barcelone, Vietnam, Jeudi..) et il sait comment le gérer!! On s’inquiète pour lui mais il répond aux questions, ses jambes fonctionnent aussi, seul son oreille interne semble désactivée. Son corps pour pallier le manque d’oxygène à arrêter certaines fonctions. De plus le manque de visibilité n’arrange rien. Marcher de nuit est une expérience délicate : on manque de repères mais c’est aussi une occasion de réfléchir sur soi. Difficile à expliquer ce qu’on ressent.

On voit enfin Stella Point !! La dernière ligne droite semble interminable. Romano traîne Pierrot par le bras pour accélérer la cadence. ça discute ça rigole de nouveau. Ils se demandent si ils peuvent ajouter sur leur CV pro l’ascension du Kilimandjaro dans la catégorie expériences professionnelles et aussi quel sera le prochain sommet à tenter. Bref ils (sur)vendent la peau de Winnie l’ourson avant de l’avoir tué.  La vue du sommet intermédiaire est une bouffée d’air.

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Ciel enflammé sur désert et glacier. (ça pourrait être le nom d’un cocktail!!)

6h30 environ: Les dieux sont avec nous, on atteint le sommet de Stella Point au moment où le soleil se lève. Tout le monde se congratule et profite du paysage à couper le souffle. On est face à un mélange détonnant: de désert, de glaciers éclairés par une lumière orangé faisant vraiment penser à du feu. On ose enlever nos gants pour prendre quelques photos même si les guides préféreraient qu’on décolle pour la dernière montée. Apparemment le mal d’altitude frappe en 6 à 12 heures après l’arrivée en altitude. Nous sommes à 5685 m, l’oxygène est réduit de plus de 50%. Pour féter cela, voici quelques photos :

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A défaut d’être au sommet de nos formes, on est au sommet de Stella Point

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Comme les toyota prius, récupération de l’énergie au freinage

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Allez ne traînons pas. Encore 1 heure de marche pour le sommet final. La pente est douce. La lumière du soleil est de plus en plus blanche. On longe le glacier et on ne peut s’empêcher de s’arrêter pour le regarder. Chacun va à son rythme, il n’y a plus vraiment de groupe. Nestory est à l’arrière comme voiture balai. Pierrot marche tout seul toujours en zigzag. Il est pas au top mais au moins il fait jour et un peu moins froid.

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le glacier

Le glacier

 

7h30: On arrive en haut un par un. C’est l’accomplissement du séjour. La vue est simplement magnifique. Jamais la vue d’un vieux panneau en bois, ne nous avez fait tant plaisir!!  Le succès ne sera pour autant acté que lorsque 100% du groupe sera en haut. On guette la montée pour voir si le reste du groupe arrive et pour pouvoir les encourager.  Il n’est pas possible de décrire notre joie, c’est une victoire personnelle et collective. On repense à la préparation précédant le séjour, on a une pensée  d’abord pour ceux qui nous ont encouragés et enviés :  les amigos, la famille, les collègues,  ensuite pour les porteurs et tous les gens qui ont rendu cela possible (j’ai l’impression de faire un discours suite à la remise d’un oscar!! ). La fatigue, le froid sont oubliés. Tout le monde est arrivé au sommet sain et sauf. Nous sommes sur le toit de l’Afrique à Uhuru Peak 5895m. 1000m plus haut que le MontBlanc

Le peloton de tete

Le peloton de tete

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#Ilovethisfuckingoldsign

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Vue du sommet

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Marguerite : première vache Playmobil péruvienne à 5800m

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Romano avec Kenny de South Park

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7h40 : il est temps de redescendre à Stella Point. Nous sommes restés suffisamment en haut et laissons la place aux autres groupes.

8h00 : Arrivée à Stella Point.  La règle est simple. Le dernier qui arrive en bas à le droit à 1h de sieste avant de repartir. Ceux qui arriveront avant auront donc le droit à plus de sommeil.  A partir de ce point le chemin de retour est différent de celui de l’arrivée. Il est constitué de terre volcanique très meuble ainsi que de pierres. La descente s’annonce technique.

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De la terre, des pierres et du brouillard.

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Pas mieux

Les guides décident de séparer le groupe en 3:

Edou descend Pierrot par le bras le plus rapidement possible pour lui redonner un maximum d’oxygène. Didier essaie de suivre. C’est impressionnant à la vitesse ou Edouard est capable de descendre ce chemin en soulevant Pierrot à un bras. Notre guide principal survole l’épreuve.

Derrière Quentin, Romano et un porteur tentent de les suivre mais n’ont pas le niveau technique. Romano mange un peu de sable au passage suite à quelques tonneaux (on ne parle pas ici d’alcool). La sensation de glisse dans le sable est super grisante mais ne permet pas l’erreur.

Derrière, nos 3 anciens préférés avec 2 guides et un porteur ferment la marche. Ils prennent leur temps.

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Vue du camp à la fin de la descente : Alléluia !!

Résultat des courses :

9h00: Arrivée Edou, Pierrot et Didier. Direction au dodo.

9h20 : Arrivée de Quentin, Romano et leur petit porteur. Direction au dodo.

11h00??: Le reste arrive. Comme on dormait, on ne les a pas vus!!! Ils auront au moins 1h30 de sommeil de moins que les premiers.

12h00: On se réveille pour manger. Malgré la fatigue, on a pas beaucoup dormi. Il fait tellement chaud sous les tentes.

12h05: Repas chaud. On est fatigué, on est vraiment mais alors vraiment pas motivé par l’après-midi de marche qui nous attend. Mais on est heureux de notre matinée. On éprouve une certaine satisfaction.

13h00: on repart direction Mwenka camp 3100m pour de nouvelles aventures. Cela fait 31h que nous nous sommes levés de notre dernière vrai nuit. 3h à 4h de marche nous attendent. Super …;

Lien garmin connect : https://connect.garmin.com/modern/activity/1058277981

Jour suivant : Day 7 (2)

Day 6 : De Baranco Camp à Barafu Camp 4600m D+:1022 D-:395 10KM

19/02 6h00 : Café dans le sac de couchage amené par notre serveur préféré. Romano a bien dormi avec le somnifère. Pour Pierrot, la nuit a été plus compliquée. Il n’a pas beaucoup dormi. Cela tombe plutôt mal car ce soir à minuit nous attaquons l’ascension finale.

On enchaîne avec la toilette à l’eau chaude, petit déjeuner copieux avec le groupe, demi-diamox,  briefing de la journée et remplissage des gourdes.

Le tracé du jour enchaîne montée et descente. Un picnic est prévu vers 12h00 avant la dernière ligne droite vers Barafu. Barafu (4600m) est le dernier camp avant le sommet. Ce camp contrairement aux autres n’a pas de points d’eau. Nous ne pourrons pas y rester longtemps. D’ailleurs nous ne dormirons aucune nuit là-bas, bien que nous y passerons plus de 24h.

7h23 : on est fin prêt à partir.  ça monte, ça descend, ça monte, ça descend. Le paysage devient désertique, on ne voit bientôt plus que des rochers et de la terre. Le moral est bon, on arrive toujours à plaisanter malgré la diminution de l’oxygène. Au dessus de 3500m, l’oxygène est réduit de 30% et au dessus de 5000m, il est réduit de 50%.

Les hommes de l'ombre !!

Les hommes de l’ombre !!

Traversée de la rivière Kwai

Traversée de la rivière Kwai

Du caillou

Du caillou

On profite de cette marche car c’est l’une des dernières. On fait aussi très attention à ne pas se blesser. Le but n’est pas loin. Ce soir un départ à minuit nous attend, il faut vraiment se ménager.

On prend le temps de prendre quelques photos. Toujours dans la bonne humeur et dans l’esprit de groupe, on profite de ces moments.

Des touristes

Des touristes

Un breakdancer montagnard

Un breakdancer montagnard

Un mec qui apprend que l'happy hour commence

Un mec qui apprend que l’happy hour commence

 

10h22: On arrive au pied d’une montée trés trés raide. On en profite pour faire une pause Diamox!! En bas de cette montée se trouve le dernier point d’eau avant Barafu. Les porteurs doivent donc prendre l’eau dans des bidons de 20L et les monter jusqu’au prochain camp. C’est clairement un effort surhumain. Nous avons mal pour eux sachant que cette eau est principalement destinée à notre usage. Encore une fois nous leur tirons notre chapeau et les en remercions encore. Cela fait partie de ces scènes qu’on ne peut pas oublier et que l’on associera à notre ascension.

ça va piqué

Pente un peu raide

10h50: Arrivée en haut du « mur ». On retrouve les éléments classiques d’un « picnic » tanzanien. La tente mess, la tente cuisine, un repas chaud, 1 demi-diamox. Les gens ont encore de l’appétit même si certains mangent moins. Le moral est bon. On garde à l’esprit que ce soir à minuit, il faut être d’attaque pour repartir. On craint de ne pas pouvoir assez se reposer avant de partir.

Tente mess en mode picnic

Tente mess en mode picnic

Les effets de l’altitude commencent à se faire subir. Certains prennent des dolipranes pour faire passer les migraines.

12h00: On repart pour la dernière ligne droite vers Barafu. Il pleut. On en profite pour inaugurer nos capes de pluie. Tout le monde étant bien équipé, la pluie ne nous ralentit pas.

14h10 : Arrivée en bas du campement. Nos tentes sont dèjà montées. Même la tente mess que nous avons utilisée il y a 2 heures est de nouveau opérationnelle. Apparemment le Tanzanien maîtrise la téléportation. Nous ne voyons pas d’autres explications !! Nos tentes se trouvant tout en bas du campement, il faut remonter tout le camp pour aller s’enregistrer.

Last camp

Last camp

The return of the pipiroom in the fog

The return of the pipiroom in the fog

14h20: Passage à la cabane des rangers pour se déclarer sur le camp. On se dit que ce soir, nous allons devoir faire ce même périple et repasser devant la cabane pour aller au sommet. Que de gaspillage d’énergie !!

14h30: Petit briefing de Nestory. L’organisation du reste de la journée sera la suivante :

  • Sieste jusqu’à 17h
  • Repas 17h
  • Sieste jusqu’à 23h00
  • Petit déjeuner à 23h30
  • Départ pour l’ascension à 00h00

14h32: Direction les sacs de couchage pour essayer de dormir. Difficile de trouver le sommeil, il fait jour, le camp est bruyant et nous sommes surexcités par l’ascension à venir. A 16h30, Romano n’arrivant pas à dormir, enfile ses chaussures et va courir autour du camp !! Les poumons piquent un peu !!

17h30 : Repas sous la tente mess. Soupe, Poulet et pommes de terre. Le sujet de discussion ? A votre avis !! Certains n’ont plus d’appétit mais ils se forcent. Les mines sont fatiguées. Globalement tout le monde semble d’attaque pour aller au sommet. Pas de MAM (mal d’altitude) sévère pour l’instant. On reprend notre saturation et notre poul. Pour tout le monde la saturation en oxygène a baissé de 5% par rapport au début. Pierrot et Philippe ont une saturation proche de 70%. Chiffre inquiétant mais pas alarmant. Nestory nous explique qu’au dessus de 50%, la montée est possible. En dessous, il ne nous laisserait pas monter.

On nous demande pour l’occasion ce qu’on veut manger pour le repas de 23h00. Le porridge fait l’unanimité. On préfère quelque chose de facile à manger mais très énergétique. On verra plus tard pour le goût !!

Poulet, pommes terres et légumes à 4600m.

Poulet, pommes terres et légumes à 4600m.

18h30 : Retour dans les sacs de couchage pour essayer de dormir. Il fait plus sombre et le camp est plus silencieux. Difficile de trouver le sommeil mais on arrive à se reposer un peu.

23h00: Réveillés par GoodLuck. On fait les sacs rapidement puis on va prendre le petit déjeuner sous la tente mess. On est déjà bien équipé pour aller au sommet : pantalon ski, collant, 3 à 5 couches en haut, chaussettes en laine. Nestory et Edou nous font un dernier briefing. Ils ont le sourire (comme d’habitude), un sourire communicateur qui dans des moments comme celui-là fait plaisir à voir. Pour nous remotiver Nestory nous explique que l’ascension : « C’est pas facile mais c’est pas difficile ». Cette phrase nous laisse perplexe avec nos esprits cartésiens occidentaux. On mesurera le vrai sens de cette phrase le lendemain.

Une fois le petit déjeuner terminé, on rempli les gourdes d’eau. Nous prenons tous avec nous une gourde d’eau bouillante, c’est la seule condition pour s’assurer d’avoir de l’eau liquide pendant l’ascension.

On finit de se préparer en mettant tous les vêtements pour le sommet. Les appareils photos doivent être mis sous nos vêtements pour éviter qu’ils ne gèlent.

00h02: C’est parti pour le show !!!! Lampes frontales dégainées, emmitouflés dans un maximum de vêtements, gants de ski à portés, bâtons de marches affûtés. On ne peut plus reculer, on part pour 12h de marche (aller-retour). On manque de sommeil, on a froid, mais on est motivé comme jamais!! Pourquoi on fait ça ? Aucune raison.

Lien garmin connect pour plus de stats: https://connect.garmin.com/modern/activity/1058276243

Jour suivant : Day 7 (1)

Day 5 : de Shira Camp à Baranco Camp 3900m D+:750 D-:650 11KM

18/02 6h30: Réveillés par GoodLuck avec un café au lit.  Nous avons bien dormi malgré le froid. Les sacs de couchage ont bien joué leurs rôles. Dehors il a même gelé mais nous ne l’avons pas ressenti dans la tente. On passe une tête dehors pour contempler le paysage.

On dirait Melun

On dirait Melun

Le moral est bon. On décide de prendre le café dehors dans le froid.  Il y a beaucoup de brouillard mais les premiers rayons du soleil sont agréables. Pierrot décide de faire un timelapse à la Gopro. Timelapse que Romano n’a pu s’empêcher de gâcher en passant devant.  Première romanade du séjour.

Il est bon ton café Gringo !!

Il est bon ton café Gringo !!

On fait ensuite notre toilette eau chaude + lingette corps + lingette shampoing. On est de plus en plus propre !!! On a troqué pour l’occasion le short pour le pantalon.

7h00: Petit déjeuner copieux. On retrouve le reste de l’équipe et on fait le point sur notre nuit. Chacun se soucie de l’autre. On a conscience que notre périple est avant tout une histoire de solidarité. L’ascension ne sera un succès que si tout le monde le fait. Les vieux et les jeunes (dits les branleurs) s’entendent plutôt bien. ça rigole beaucoup.

8h00: Les gourdes sont remplies. Le demi-diamox avalé. Les sacs faits. On prend la route pour Baranco.

Le rythme est bien évidemment Polé Polé. La pente est douce et le chemin agréable. La lande de bruyères laisse petit à petit place à un désert de roche et de terre. Le manque d’oxygène modifie une fois de plus le relief.

Affrontage (je vous assure ce mot existe) de désert

Affrontage (je vous assure ce mot existe) de désert

Des cailloux, de la terre mais pas de gens.

Des cailloux, de la terre mais pas de gens.

Des cailloux, des gens, de la terre

Des cailloux, des gens, de la terre

Sur le chemin, on croise notre premier animal africain. Le parcours se transforme en safari.

Un animal africain

Un animal africain

Après 3h50 de marche, on arrive sur un grand plateau à 4598m. C’est notre premier gros test d’altitude. Certains commencent à ressentir les premiers symptomes du MAM. Mal au crâne, un peu nauséeux. Rien d’alarmant non plus.

On nous a annoncé ce matin un pic-nic. En arrivant sur le plateau, on constate que notre tente cuisine et notre tente messes sont montées. Le tanzanien ne rigole pas sur le pic-nic.

un pic-nique dans la simplicité

un pic-nic dans la simplicité

on en profite pour une photo de groupe

on en profite pour une photo de groupe

En attendant midi pour manger, Pierrot et Romano décident d’escalader quelques rochers pour atteindre le fameux 4600m et faire un selfie. Les guides n’ont pas l’air d’apprécier la démarche à la fois périlleuse et audacieuse. Apparemment avec l’altitude, il faudrait y aller Polé Polé.  L’escalade se solde par une écorchure sur le genou (c’est pas grave il a un deuxième genou!) de Pierrot mais surtout pas un superbe selfie.

Des bogosses dont l'un avec une vache dans son bonnet

Des bogosses dont l’un avec une vache dans son bonnet

Marguerite à 4604m

Marguerite à 4604m

12h00 : Pic-nique tanzanien : Cheeseburgers, omelettes, fruits (curieux de voir à quoi ressemble un festin en Tanzanie). Nous sommes clairement les mieux lotis du plateau. Les autres groupes n’ont pas le même niveau de service.  Merci cuisinier, merci GoodLuck, merci les porteurs qui ont porté et monté les tentes à 4600m.

13h00: Il est temps de redescendre 700 m plus bas vers Baranco. Le passage sur le plateau à 4600m n’est qu’une étape d’acclimatation. Ce soir nous dormirons à 3900m.

Le départ est groupé et Polé Polé. La première descente est vraiment raide. L’aide des bâtons de marche est indéniable.

La pluie est sur nos pas. Nestory hésite à nous faire arrêter pour que l’on mette nos vêtements de pluie. Au final, la décision est prise d’accélerer. Le rythme devient Polé !! Les jeunes sont plutôt contents, les vieux un peu moins. On ne peut pas contenter tout le monde. La pluie est de plus en plus menaçante. Les guides décident de faire 2 groupes : les jeunes et les anciens (leurs hanches en plastique ne pouvant suivre le rythme !!).

Partent devant…Edu suivi de Didier, Quentin, Pierrot et Romano. Le rythme s’accélère. On a du mal à suivre Edou qui enchaîne les rochers sans donner l’impression de courir. Derrière Didier glisse sur les rochers, on voit l’habitué du trail un peu casse-cou. Quentin s’en sort bien aussi alors qu’il n’utilise pas de bâtons de marches. Romano et Pierrot moins technique galèrent un peu plus mais s’accrochent. Pour la première fois du séjour, on oublie le Polé Polé et on passe en mode trail. ça fait du bien. Cette descente nous amuse.Le paysage redevient plus vert. On a quitté le désert pour de la lande.

1h35 plus tard les 700m sont avalés.  On arrive à Baranco Camp avant la grosse pluie. On a une pensée pour les anciens toujours en route qui vont devoir essuyer le mauvais temps.

Le camp

Le camp

On ne prend même pas le temps de découvrir le camp. Une fois passés à la cabane des rangers nous allons dans les tentes au sec. Il pleut vraiment fort. Il va de soit qu’une fois de plus les porteurs ont remontés toutes nos tentes en un temps record. On se demande toujours comment font-ils pour aller si vite. Bref, on prépare notre tente pour le soir.

Organisation de tente v2.0

Organisation de tente v2.0

16h30: La pluie s’est arrêtée. Heure du goûter. Les anciens sont arrivés sains et saufs. Un peu humides mais ils en ont vu d’autres !!! On prend connaissance, en sortant de la tente, de la majestuosité du site où nous nous trouvons. Le camp est entouré de montagnes. On se sent vraiment petit.  Nous sommes dans les nuages au sens figuré comme au sens propre du terme.

On dirait Melun 2

On dirait Melun 2

c'est surfait.

c’est surfait.

La livraison d'eau

La livraison d’eau plus efficace que Culligan.

Oeuvre intitulée Pipiroom in the fog

Oeuvre intitulée Pipiroom in the fog

Fin de journée classique.

18h30: Repas copieux dans la bonne humeur + Briefing + Mesure saturation et poul.

21h00: On regagne nos tentes dans le noir pour aller se coucher. Demain nous allons à Barafu à 4600m dernier camp avant le sommet. Allez zou ! Chacun dans son sac de couchage.

Marguerite a pris le sac de couchage de Romano

Marguerite a pris le sac de couchage de Romano

Marguerite dans son sac de couchage

Marguerite dans son sac de couchage

Lien garmin connect pour plus de stats sur la journée de marche: https://connect.garmin.com/modern/activity/1058274589 et https://connect.garmin.com/modern/activity/1058275107

Jour suivant : Day 6

Day 4 : De Machamé Hut à Shira Camp 3800m D+:700m 6KM

17/02 6h30: Réveillés par GoodLuck qui nous offre 2 cafés alors que nous sommes encore dans nos sacs de couchage!! Le soleil est déjà levé, il fait une dizaine de degrés. L’air est trés humide suite aux pluies d’hier soir. Mais globalement on est pas malheureux!!

Première nuit sous la tente : le camp est bruyant, on est installé à côté de la tente cuisine, le sol n’est vraiment pas plat. On a mis les sacs derrière nos têtes empêchant Romano de déplier ses jambes par manque de place.

Point positif : nous n’avons pas eu froid la température n’est jamais descendue en dessous de 10° dans la tente.  Bref une nuit pas terrible malgré le sédatif pc mais on est là pour en découdre et cela n’altère pas notre moral. Une des clés du succès de l’ascension (en plus de l’alimentation), c’est la qualité du sommeil. Il faut pouvoir récupérer à chaque étape. Nous allons devoir mieux nous organiser pour passer la prochaine nuit.

7h00: Cuvette d’eau chaude pour se laver. On utilise aussi des lingettes nettoyantes achetées auvieuxcampeur et nous voilà propre et frais pour affronter l’étape du jour.

7h20: Petit déjeuner sur le camp. On retrouve les autres sous la tente mess, on partage chacun nos impressions sur la nuit. Au menu : omelette, porridge, thé, tartine !! Le repas est encore une fois copieux et plutôt bon. Les diamoxiens (sous entendu les gens qui prennent le médicament contre le mal de l’altitude) prennent leur demi-diamox. Merci au cuisinier pour la qualité du repas et merci à GoodLuck pour sa bonne humeur.

Un briefing plus tard délivré par Nestory quant à l’épreuve du jour, et nous devons aller faire nos sacs (ranger vêtements, sacs de couchage, …). Le sac porteur restera dans la tente et le sac quotidien sur notre dos. On procède également au remplissage en eau des gourdes. L’eau traitée (micropur) est fournie. Nous en prenons chacun 3 litres pour la journée : 2L dans les camel back et 1L dans une gourde.

8h07: On nous présente l’équipe de porteurs au grand complet. On se rend compte que cela fait beaucoup de monde. Et hop on décolle .Le camp est encore monté. Notre guide Simon prend le lead du groupe. Il se charge d’imposer le rythme Polé Polé. Les 2 autres guides Nestory et Edou ferme la marche pour encadrer le groupe. Il fait une dizaine de degrés.

La team au grand complet

La team au grand complet

Le paysage a changé par rapport à hier. La forêt tropicale a laissé place à la lande de bruyères mieux adaptée à un air plus pauvre en oxygène et des températures plus basses.

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De la bruyère et des cailloux.

ça monte beaucoup. Nestory nous avait prévenu pendant le briefing. On enjambe les rochers à un rythme lent mais régulier. Le rythme nous semble vraiment lent, mais on fait confiance aux conseils des guides qui ont déjà réalisé l’ascension plusieurs dizaines de fois. Il faudra juste prendre notre mal en patience.

ça monte

ça monte!!

Tout le monde suit. ça discute pas mal, ça rigole. L’ambiance est au beau fixe. Les arrêts Diamox sont de la partie toutes les 45 minutes. A chaque arrêt, Romano nourrit l’équipe avec des barres de céréales. Son but intéressé: alléger son sac à dos. Ces arrêts sont aussi l’occasion de prendre des photos, de boire un peu et de rigoler forcément.

Des bogosses devant une montagne.

Des bogoss devant une montagne.

Marguerite à faim.

Marguerite a faim.

On ne peut pas dire que le chemin soit noir de monde mais nous sommes doublés régulièrement par des porteurs (les nôtres y compris). Les nôtres sont reconnaissables grâce à leur pantalon et leur veste rouge. Ils sont mieux équipés que la moyenne.

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Un porteur Atalante. Il a un sac plus gros que celui de Pierrot.

12h30: Arrivés à Shira Camp. L’étape du jour, bien que sans grandes difficultés, nous a affamé. La première chose à faire c’est s’enregistrer auprès des rangers.

La maison des rangers !

La maison des rangers !

On découvre le nouveau camp. Ce camp est très rocailleux, il n’y pas un cm² de sol sans une pierre. Toutes nos tentes sont déjà montées. Nos sacs sont à l’intérieur. Chapeau les porteurs !!

Un camp d'irréductibles touristes

Un camp d’irréductibles touristes

12h45: Repas sous la tente mess. Menu du jour : poitrine de porc, mayonnaise, salade de pâtes, pain, fruits. Encore une fois on est surpris de la qualité du repas. Les tanzaniens ne cessent de nous surprendre. On en profite pour reprendre un demi-diamox.

Pasta à la tanzania !!

Pasta à la tanzania !!

De la viande

De la viande

 

Après le repas, quartier libre jusqu’à 15h. On en profite pour préparer le couchage pour ce soir. Ayant retenu l’expérience de la veille, les sacs seront mis entre nous plutôt qu’à la tête.

15h00: Promenade d’une heure avec Nestory pour aller découvrir les grottes (anciennement utilisées pour le logement des porteurs). Il pleut un peu puis un peu plus puis beaucoup. On rentre trempé mais les pantalons de pluie et les vestes goretex ont fait le boulot.

Simon  et des rochers

Simon et des rochers

Nestory  et du brouillard

Nestory et du brouillard

16h30: Goûter : beignets, thé. Suivi d’un brin de toilette à l’eau chaude. On s’est jamais autant lavé de notre vie.

Enfin on nous présente le matériel médical emporté pour l’expédition : un caisson hyperbar gonflable et une bouteille d’oxygène. L’intérêt de la présentation est de nous rassurer en nous montrant que les équipements sont fiables et que l’équipe possède la connaissance pour s’en servir. On nous explique aussi l’intérêt du caisson qui permet de de simuler une perte d’altitude très rapidement. Jusqu’à présent les guides n’ont jamais eu à utiliser le caisson lors de précédentes ascensions. Espérons ne pas mettre fin à cette série !! Merci à Edou pour la démonstration et les explications.

Des beignets maison

Des beignets maison

Caisson hyperbar gonflé + bouteille oxygène

Caisson hyperbar gonflé + bouteille oxygène

18h30: Repas solide + briefing pour l’épreuve de demain + mesure poul et saturation. Pour l’instant, les mesures sont bonnes. L’oxygénation est autour des 90% pour tout le monde et le poul vers 80-90 bpm. Le cœur travaille déjà un peu plus pour compenser le manque d’oxygène. Didier notre grand sportif a un poul à 130 bpm. Après coup, nous avons découvert qu’il avait abusé de l’isostar !!

Top chef tanzanien

Top chef tanzanien

Soupe maison

Soupe maison

21h30: Dodo bien mérité. Demain nous nous rendons à Baranco à 3900m. Pour faciliter, l’endormissement Romano prend un somnifère gentiment donné par Philippe.

Lien garmin connect pour plus de stats sur la journée de marche : https://connect.garmin.com/modern/activity/1058273968

 Jour suivant : Day 5